Le triple crime de Mézos (1903)

Le 28 décembre 1902, Simon Cazambieilh, 50 ans, et Julie Brèthes, 18 ans, domestiques au service d’une veuve, madame Gaillat, sont assassinés à coups de hache dans la commune de Philondex, canton de Geaune, dans le département des Landes. Moins d’un mois plus tard, le 25 janvier 1903, à une centaine de kilomètres de là, à Mézos dans le canton de Mimizan, les époux Françoise et Jean Dubrana, riches propriétaires âgés de soixante-ans environ, et leur vieille domestique, la veuve Jeanne Biregay, connue sous le nom de Gracieuse, âgée de soixante-quatorze ans, sont trouvés assassinés dans leur demeure le jour de la fête annuelle du village.

L’arme du crime, une étrange pince pointue et tranchante à l’une de ses extrémités, est trouvée dans le lit à coté du cadavre de M. Dubrana dont la tête est presque détachée du tronc. L’enquête établit qu’elle a été fabriquée par un forgeron du pays.

Triple assassinat. Trois vieillards atrocement égorgés [Triple crime de Mézos], Canard, Donadey, Paris, 1904, avec illustration de Pierre Carron, 430 × 600.collection privée J.-F. Maxou Heintzen/Criminocorpus
Triple assassinat. Trois vieillards atrocement égorgés [Triple crime de Mézos], Canard, Donadey, Paris, 1904, avec illustration de Pierre Carron, 430 × 600.collection privée J.-F. Maxou Heintzen/Criminocorpus

Les deux auteurs présumés du triple meurtre sont Théophile Lajoie, vingt ans, fils d’un tailleur de la commune de Mézos, et un certain Eugène Pierre Mercier, dix-neuf ans, installé à Mézos depuis quinze jours environ. Originaire de Versailles et domicilié à Paris, Mercier y avait  fait la connaissance de Lajoie qui y travaillait depuis quatre ans. Mercier était descendu à l’hôtel Garaude à Mézos où il s’était fait enregistrer sous le nom de Georges Yées. Après avoir commis l’assassinat et le vol des Dubrana – dont la fortune est estimée à plus de 100 000 francs – ils regagnent la gare de Morcenx par la voiture du courrier faisant le service de Mézos à Morcenx, et prennent le train de deux heures du matin pour Tarbes.

Le 4 mai 1903, Théophile Lajoie est arrêté à Nice sous le nom de Marcel Pierre. Il revenait d’Italie où il s’était enfui la nuit du crime avec Mercier, qui demeure introuvable. Interrogé, Lajoie commence à faire des demi-aveux et finit par nier toute participation au crime en affirmant être rentré en France pour prouver son innocence. Or le rapport de la gendarmerie indique que des traces de pied, conformes à celles de Lajoie, on été relevées sur le lieu du crime. L’autre pièce à conviction, la pince trouvée près des cadavres, est reconnue par Lajoie, qui déclare l’avoir fait fabriquer lui-même par un forgeron de la localité sur la demande de Mercier.

Théophile Lajoie est condamné à mort le 14 janvier 1904 et gracié le 12 mars 1904.

Le triple crime de Mézos est à découvrir dans la collection Canards et complaintes de Jean-François « Maxou » Heintzen à travers le grand canard polychromique intitulé Triple assassinat. Trois vieillards atrocement égorgés.

Voir aussi dans la base Complaintes criminelles : Complainte des vieillards assassinés